Le Projet de Village Pédagogique
Le projet de « village pédagogique » est né d’une réflexion plus générale sur le développement local dans la perspective du programme européen LEADER + que j’ai initié et popularisé sur le Cap Corse avec l’association Cap’Inseme.
Ligne directrice : Education et formation à partir de la ré-acquisition culturelle du patrimoine naturel, historique et architectural d’un territoire actuellement désertifié (Commune de Barrettali dans le Cap Corse) et par la mise en réseau avec l’extérieur.
Cette ligne directrice qui fonde un développement local durable sur l’éducation, la formation et la culture à partir d’un potentiel d’exception (mer, montagne, patrimoine, vestiges multiples et diversifiés) peut permettre le renouveau démographique et économique de la commune de Barrettali.
L’idée générale est de consacrer la totalité d’un espace communal redevenu quasiment vierge et improductif, à l’éducation active d’enfants du niveau primaire (cours moyen).
Le projet s’inspire des classes de découverte mais la vision est ici plus large, plus globale. Elle permettrait aux enfants d’appréhender une réalité naturelle et humaine dans ces aspects spécifiques mais aussi universels.
Il s’agirait, concrètement, de faire ressurgir dans l’espace et par fragments quelques réalités économiques, sociales et culturelles d’autrefois en les reliant par cercles de plus en plus larges à celles de la presqu’île (Cap Corse), de l’île (la Corse) et des civilisations méditerranéennes ce qui suppose une mise en réseau par le biais des moyens de communication les plus modernes.
Cette « résurgence » se traduirait par un aménagement original de l’espace : sous une couverture végétale à l’abandon qui ensevelit l’œuvre séculaire de ceux qui ont modelé cette terre, réapparaîtraient les éléments « colorés » d’un puzzle à partir desquels on pourrait imaginer et développer une pédagogie active.
Voici une énumération non exhaustive de ces « résurgences » possibles qui seraient limitées, bien entendu, à des aires ou des quantités raisonnables et utiles à l’expérience pédagogique (Par exemple : 200 pieds de vigne, 20 pieds d’oliviers et de cédrats, etc.) : Productions agricoles ( vigne, oliviers, châtaigniers, potagers, vergers, cédrats…) ; Elevage ( chèvres, moutons, chevaux, ânes…) ; Forêts aménagées (Pinèdes, chênes verts, chênes lièges, arbousiers, bruyères…) ; Eau vive (ruisseaux et sources, réseaux d’irrigation traditionnels, bassins, fontaines, lavoirs, moulins…) ; Pierre ( carrières, lauze, chaux, galets…) ;Histoire et architecture (églises, chapelles, hameaux, tours, site préhistorique, anciennes voies de communication…) ; Mer ( port, bateaux, pêche…)
Ces résurgences impliquent une remise en état, une re-création ou une création d’espaces et de lieux par un personnel qualifié dans les différents domaines et l’animation pédagogique qui y correspond (observation des savoir faire, implication pratique des enfants dans l’élaboration des services et produits, communication des expériences : journal, vidéo, site Internet, mise en réseau…)
Sur une commune sans école qui ne compte plus qu’une centaine d’habitants permanents, où les activités sont quasiment nulles et où n’existe aucune perspective de création d’emplois mais dont les richesses dormantes en matière éducative, culturelle, sportive et touristiques sont considérables, on mesure l’impact que pourrait avoir ce projet de « village pédagogique » :
§ impact économique : création immédiate de 10 à 15 emplois directs et perspectives évidentes de quelques emplois induits (commerces, transports)
§ impact démographique : augmentation de la population d’environ 30 % et présence permanente des classes d’enfants d’où une revitalisation et un rajeunissement exceptionnels de la commune ;
§ impact écologique : revalorisation et protection générale de l’espace, gestion globale des ressources en eau ;
§ impact culturel : ré-acquisition culturelle particulièrement motivante pour la jeunesse et les populations locales, mais aussi échange, communication et enrichissement mutuel par l’accueil de classes de tous les pays d’Europe d’où une valorisation exceptionnelle de « l’image » de la Corse ;
§ impact social : installation de plusieurs familles dans un contexte motivant et réouverture de services publics (poste et école notamment) ;
§ impact touristique : utilisation des structures d’accueil pour l’hébergement de vacanciers et circuits de tourisme culturel (pendant les vacances scolaires).
§ En premier lieu, bien sûr, un consensus de la population de Barrettali ;
§ Un soutien fort des ministères de l’Education Nationale et de la Jeunesse et des Sports ;
§ Une volonté politique de la Collectivité Territoriale de Corse, du Département de la Haute-Corse, de la Communauté des Communes du Cap Corse et de la municipalité de Barrettali ;
§ Un investissement d’environ 1,5M€ (Public et privé) pour réaliser les infrastructures nécessaires à l’accueil (capacité d’hébergement de 30 personnes et aménagement de l’espace environnant pour les diverses activités) ;
§ Une prise en charge partielle du fonctionnement par l’Europe, l’Etat et les collectivités locales :
§ Un autofinancement de 60 à 80% du budget de fonctionnement.
Emplois
§ Pour le structure d’accueil (Direction et secrétariat : 2 - Cuisine : 2 - Entretien : 1 Coordination de l’animation pédagogique : 1
§ Pour l’Espace Agriculture/Elevage (2 hectares+50 animaux) : 3
§ Pour l’Espace Environnement/Forêt/Eau vive : 3
§ Pour l’Espace Pierre/Histoire/Architecture : 1
§ Pour l’Espace Animation Sportive Mer/Montagne : 2
Conclusion provisoire
Ceci n’est qu’un bref aperçu de ce qu’il est possible de réaliser dans un site dont les richesses patrimoniales sont totalement inexploitées. On retiendra qu’il n’existe aucune structure de ce genre en Corse et que son caractère exceptionnel, ouvert sur la méditerranée et l’Europe, en ferait une expérience pilote tant au niveau pédagogique pour les enfants qu’au niveau économique, social et culturel pour les populations concernées.
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